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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 14:14

 

 

En réponse aux violences israéliennes contre les Palestiniens,

les attaques anti-juives se multiplient en France et en Grande-Bretagne

 

Par Francis Dubois


25 octobre 2000

 

Une des conséquences du conflit israélo-palestinien fut une série d'attaques antisémites en Europe. À Londres, David Myers, un étudiant en théologie de vingt ans fut grièvement blessé à coups de couteau par un homme originaire d'Algérie. Mais c'est en France, où vivent cinq millions de musulmans, pour la plupart d'origine arabe, et sept cent mille juifs, vivant dans les mêmes quartiers en paix depuis des décennies, que la situation est la plus tendue.

À Paris, cinq mille personnes manifestèrent sur les Champs-Elysées en soutien à Israël à l'appel d'organisations sionistes. Dans les jours qui suivirent, des manifestations en faveur des Palestiniens eurent lieu dans plusieurs grandes villes, plus particulièrement à Lyon, Marseille et Strasbourg.

Les conflits prirent un caractère de plus en plus ethnique et plus particulièrement antisémite. La police française fit état de quelque 80 attaques en l'espace de trois semaines contre des synagogues, des commerces et des écoles juives. Il y eut des tentatives d'incendie contre plusieurs synagogues. Certaines furent détruites partiellement, celle de Trappes, dans la région parisienne, le fut entièrement. Des tombes furent profanées et des graffiti antisémites firent leur apparition sur les murs. L'heure est aux actes d'intimidation contre la population juive et un climat de peur s'est ainsi instauré. Les représentants d'organisations juives ont demandé au gouvernement la protection de la police et même celle de l'armée.

La plupart de ces attaques se sont produites dans les banlieues de grandes villes et en particulier dans la banlieue parisienne, où les communautés juives et maghrébines vivent côte à côte et où les tensions sociales sont les plus aigues. Il semble que les attaques soient plus spécialement le fait de jeunes d'origine maghrébine et pauvres.

Une grande partie des jeunes originaires du Maghreb vivant en France s'identifient aux jeunes Palestiniens en lutte contre l'État d'Israël. Comme l'ont noté nombre de reportages parus dans des journaux français, cette identification s'explique par leur propre situation sociale : ils sont eux aussi opprimés politiquement et socialement, une majorité d'entre eux souffre de la pauvreté et du chômage et ils sont régulièrement victimes d'agressions racistes de la part de la police française, agressions qui ont souvent des conséquences mortelles.

Une partie de ces jeunes sont sous l'influence des islamistes fondamentalistes qui ne font pas de différence entre la politique de l'État sioniste et du peuple juif en général. Ils diffusent des slogans antisémites et poussent l'indignation ressentie devant la brutalité de l'armée israélienne dans une direction réactionnaire, ethnique et religieuse.

Selon la police, les auteurs des attaques sont plus particulièrement des jeunes venus de la petite criminalité, « sans liens avec des organisations politiques ». En général, ils ne sont pas musulmans pratiquants et ne fréquentent pas les mosquées. Cela indique que les événements en Israël viennent faire exploser encore une fois la poudrière sociale, qui a déjà explosé à maintes reprises au cours des dernières années dans les banlieues, prenant la forme de confrontations entre des jeunes et la police.

Dans de nombreux établissements scolaires, les élèves originaires du Maghreb se sont solidarisés avec les Palestiniens. Une partie du corps enseignant réagit en tentant de réprimer toute discussion politique, mais certains enseignants s'efforcèrent de révéler l'arrière-plan historique et politique du conflit et de contrecarrer ainsi les interprétations religieuses.

Les attaques antisémites sont de l'eau au moulin du sionisme, qui prétend représenter les intérêts de tous les juifs. Les organisations sionistes en France ont toujours présenté la révolte contre Israël comme une attaque contre le judaïsme en tant que tel.

L'extrême droite a elle aussi tenté de tirer profit de cette situation tendue en faisant de l'agitation contre l'une ou l'autre communauté. L'organisation d'extrême droite GUD (Groupe d'union et de défense) a ainsi brûlé le drapeau israélien devant l'université d'Assas à Paris et s'est heurtée au syndicat étudiant juif. Le MNR (Mouvement national républicain), né d'une scission du Front National, appelle au contraire à une mobilisation contre le « danger arabe ».

Le gouvernement, certains journaux et de nombreuses organisations de défense des droits civils, réagirent à cette situation en ignorant son arrière-plan politique, en voyant dans ces attaques uniquement du « racisme » et en revendiquant, au nom de la défense de la République, une intervention massive de l'État. Le gouvernement montra qu'il craignait que la crise du Moyen-Orient ne radicalise aussi la vie politique en France.

Voir aussi :
Les mesures de guerre en Israël et l'héritage du sionisme 16 octobre 2000
50 ans depuis la fondation d'Israël 29 mai 1998

Sources WSWS

 

Posté par Adriana Evangelizt

 

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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 16:01

 

 

Les mesures de guerre en Israël et l'héritage du sionisme

 

Par Chris Marsden et David North


16 octobre 2000

 

Tandis que le président américain Bill Clinton se rend à Sharm-el-Sheik en Égypte pour participer au sommet d'urgence qui tentera de mettre fin à deux semaines et demie de combats, les politiques du régime israélien ressemblent de plus en plus à celles d'une junte militaire qui a perdu tout sens de réalité politique. Malgré tous les efforts des apologistes du régime israélien de jeter la responsabilité de la crise sur Yasser Arafat, le dirigeant de le l'OLP (Organisation de libération de la Palestine), il est évident des circonstances qui ont mené à ses deux dernières semaines de combat que la violence a été provoquée par des éléments de droite de l'élite israélienne, auxquels le premier ministre Ehud Barak a capitulé.

Le comportement des forces armées israéliennes, qui ont blessé 3 000 Palestiniens, ont fait presque 100 morts et ont même attaqué des villages palestiniens à la roquette à partir d'hélicoptères de combat, est symptomatique d'une direction politique qui a perdu le nord. Les alliés de l'Israël en Europe et aux États-Unis eux-mêmes sont abasourdis. C'est cette incompréhension au sein des milieux les plus haut placés de l'impérialisme mondial qu'un récent éditorial du Financial Times exprima en décrivant l'attaque par hélicoptère contre le quartier général d'Arafat comme « démente ».

En politique, même ce qui peut parfois sembler être la folie est en dernière analyse dicté par une logique objective. Pour comprendre pourquoi les évènements au Moyen Orient ont pris le cours actuel, il faut, comme toujours, commencer par étudier leurs origines historiques.

Les gouvernements occidentaux et les médias décrivent généralement la lutte actuelle comme un conflit israélo-palestinien, ou un conflit entre l'Israël et un bloc arabe monolithique. Mais les journalistes qui lancent feu et flammes contre les Palestiniens pour avoir osé se révolter contre une répression militaire feraient mieux leur travail s'ils examinaient sérieusement la société israélienne et les conditions historiques qui l'ont formée.

La nature de l'État israélien

Ce qui ce passe en Israël est le produit de contradictions profondes, autant politiques qu'idéologiques, au sein de l'État sioniste. Plus d'un demi-siècle s'est écoulé depuis sa création, qui avait ses racines dans les événements catastrophiques qu'ont subis les juifs européens au cours des années 1930 et 1940, le paroxysme étant l'extermination de six millions de juifs européens dans l'holocauste nazi.

Ces événements étaient la conséquence horrifiante de la défaite des ouvriers européens par le fascisme. La dégénérescence stalinienne de l'URSS et de l'Internationale Communiste, et le sabotage par la bureaucratie soviétique de la lutte pour le socialisme mondial, sont la cause politique de la victoire du fascisme. En plus, les méthodes répressives du Kremlin et l'antisémitisme qui teintait ses politiques ont joué un rôle profond dans l'aliénation des intellectuels et ouvriers juifs envers l'alternative socialiste.

Dans les années 1920, les Juifs et les Arabes en Palestine, inspirés par la Révolution russe, s'étaient unis pour créer le Parti communiste palestinien (PCP) et soutenir une lutte unifiée pour le socialisme contre la bourgeoisie juive naissante et les féodaux arabes. Tout au long de la Deuxième Guerre, les ouvriers juifs et arabes ont lutté ensemble contre leurs oppresseurs étrangers, ce qui a mené à la création de plusieurs syndicats communs. Le PCP aurait pu combattre efficacement contre les sionistes, mais les politiques de division de la bureaucratie stalinienne et ses manoeuvres avec les puissances impérialistes ont empêché qu'il se développe sainement. Le PCP s'est finalement scindé en deux selon l'appartenance ethnique avant la fin de la Deuxième Guerre.

Le sionisme a canalisé le découragement et le désespoir créé par la destruction presque totale des juifs européens en une campagne pour former un État juif indépendant, campagne menée à bien en 1948 lorsqu'était partitionné le protectorat britannique de la Palestine.

Des millions de personnes à travers le monde, dégoûtées par les crimes du nazisme contre les juifs, ont été sympathiques à la création de l'Israël. On a décrit l'Israël comme une nouvelle entité progressiste qui avait pour but d'offrir un refuge démocratique et même égalitaire pour le peuple le plus horriblement opprimé de l'Europe et au monde.

Mais l'État sioniste n'a jamais pu répondre à de telles attentes. L'Israël a été établi au moyen d'une lutte armée pour saisir des terres des habitants arabes, commençant par une campagne systématique de terreur qui a chassé plus de 750 000 Arabes palestiniens de leurs foyers. Le principe fondateur de l'État israélien était la primauté des intérêts ethniques et religieux des Juifs sur ceux des Arabes musulmans. Toute critique de cette position intrinsèquement anti-démocratique et répressive était dénoncée par les dirigeants sionistes et leurs apologistes comme une expression d'antisémitisme.

Pour justifier la création de l'Israël, les dirigeants sionistes ont pendant 40 ans nié l'existence même d'un peuple palestinien. Leur slogan central était : « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Dans les déclarations officielles, le territoire qui est devenu l'Israël était décrit comme très peu peuplé avant l'arrivée des colons juifs.

Ainsi, dès ses débuts, l'Israël a été en guerre avec ses voisins arabes et par sa structure, a été même incapable de développer une société vraiment démocratique. Il n'y avait aucune séparation entre l'État et la religion juive, et ainsi aucun concept de citoyenneté qui donnait des droits égaux à tous. Israël est rapidement devenu un État militarisé, et un véhicule par lequel les États-Unis pouvaient promouvoir leurs intérêts au Moyen Orient au prix de subventions financières massives, qui servaient principalement à nourrir le système militaire israélien.

La guerre de 1967 entre Arabes et Israéliens

Inévitablement, les contradictions qui existaient entre la propagande officielle et la réalité sociale et politique devaient faire surface. La guerre de 1967 a été un point tournant de l'évolution de l'Israël, et ses ramifications se font toujours sentir aujourd'hui. Israël, qui prétendait être un État faible, forcé à défendre ses frontières contre des voisins puissants, a été démasqué lorsqu'il occupa des terres appartenant à la Jordanie, la Syrie, et à l'Égypte : la Cisjordanie, le Plateau du Golan, et la bande de Gaza. Des colonies juives furent établies dans les territoires occupés de la Cisjordanie et de la bande de Gaza.

Le prétexte officiel pour les colonies était qu'elles constituaient une défense temporaire, mais l'opposition de droite du Likoud a réclamé que les territoires occupés soient incorporés dans l'Israël, position qu'elle a défendue jusqu'à ce jour. L'État sioniste s'est donc ouvertement remodelé en puissance agressivement expansionniste.

Le développement d'une population d'extrême droite au sein des colons sionistes des territoires occupés a eu un impact durable sur la société et la politique israélienne. Avec les groupes ultra-orthodoxes encouragés par la propagation de justifications pseudo-bibliques pour l'expansion de l'Israël, ils sont devenus la base sociale et politique qui a permis le développement de tendances semi-fascistes dans l'élite militaire et politique.

Les colons constituent une faction militante et active dont les intérêts sociaux sont intimement liés à la gouvernance israélienne des territoires capturés et la perpétuation de la machine de guerre du pays. Ces couches ont été renforcées par des vagues d'immigrants, tout d'abord des États-Unis et ensuite de la Russie, qui ont été attirés en Israël par une perspective chauvine et explicitement anti-socialiste qu'elle a projetée de plus en plus ouvertement depuis 1967.

Au courant des deux décennies précédentes, les tensions sociales et politiques à l'intérieur de l'Israël ont grandi à cause d'un écart grandissant entre les riches et les pauvres, aggravé par un chômage en hausse et des salaires en baisse. La majorité de la population devenant de plus en plus aliénée en  face de la politique, l'État dépend de plus en plus des colons de droite et des fanatiques religieux nationalistes. Aucun parti ne peut aujourd'hui former un gouvernement sans leur soutien. Depuis une décennie, ils ont saboté toute tentative d'arriver à une entente négociée avec les Palestiniens, malgré le fait que la bourgeoisie israélienne et Washington pensent à présent qu'un tel accord est essentiel à la survie de l'Israël.

Les masses palestiniennes n'ont jamais accepté leur statut de réfugiés permanents. La création de l'OLP après la guerre de 1967 visait à donner expression à leurs aspirations pour une solution juste et pour une patrie. Les sionistes ont répondu en dénonçant l'OLP pour être des terroristes et des agents de puissances étrangères et ont été intransigeants en leur refus de reconnaître l'existence d'un peuple palestinien.

Les déclarations de l'Israël, si souvent répétées, que ses actions militaires étaient dictées par la nécessité de défendre ses frontières contre des puissances arabes hostiles ont été définitivement réfutées par sa victoire décisive contre l'Égypte, la Syrie, et les autres puissances arabes en octobre 1973. À la fin de cette guerre, l'Israël était la seule vraie puissance militaire régionale. Depuis cette époque, toutes les guerres menées par l'Israël ont eu pour cibles les Palestiniens.

La base de la stratégie sioniste a été détruite par l'intifada qui a fait irruption en 1987, un mouvement révolutionnaire embryonnaire que l'Israël n'a pas pu supprimer sans l'aide de l'OLP, en promettant des compromis et une forme de patrie palestinienne.

La menace révolutionnaire posée par l'intifada coïncidait avec des changements économiques mondiaux qui rendaient impossible toute tentative de préserver par la seule force des armes un État israélien isolé politiquement et économiquement. L'élite dirigeante en Israël devait depuis longtemps composer avec les énormes coûts économiques et sociaux associés à l'occupation, autant à cause des dépenses militaires que cela implique que du statut de paria de l'Israël à travers le monde arabe et le monde. L'impasse sur la question des territoires occupés avait empêché la croissance de liens économiques entre l'Israël et les pays arabes, liens considérés comme essentiels pour le développement économique de l'Israël en cette époque où les compagnies doivent organiser la production des biens sur une base qui dépasse le simple territoire national et vendre leurs produits sur un marché mondial.

Après l'effondrement de l'URSS, les États-Unis ont commencé à établir de nouvelles relations avec les régimes arabes anciennement pro-soviétiques pour assurer leur propre hégémonie et préserver la stabilité à l'intérieur de cette région pétrolière. Les premiers fruits de cette politique ont été réalisés par le soutien tacite de la plupart des régimes arabes pour la guerre des États-Unis contre l'Irak en 1991.

Les États-Unis n'ont laissé aucun choix à l'Israël : à moins qu'il se réaligne avec les réalités d'après la guerre froide au Moyen Orient et arrive à s'accommoder avec ses voisins, Washington ne continuerait pas à financer indéfiniment pour son déficit budgétaire. Les dirigeants israéliens se trouvaient donc confrontés à la nécessité de participer à des pourparlers menés par les États-Unis pour tenter un rapprochement avec leurs voisins arabes, et offrir une forme limitée de reconnaissance aux Palestiniens.

Sept ans d'échec

Cependant, depuis Oslo en 1993 jusqu'à Camp David cette année-ci, aucun gouvernement israélien n'a pu ou n'a voulu arriver à une vraie solution démocratique de la question palestinienne. Si d'infimes compromis ont été offerts aux Palestiniens, ils ont eu l'effet d'ouvrir des gouffres immenses à l'intérieur de l'État et de la société israélienne.

Sept ans de négociations ont été chaque fois frustrés par l'opposition de la droite en Israël. Aucun effort diplomatique n'a pu réconcilier les masses palestiniennes aux exigences et aux conditions préalables du régime sioniste, ou les forcer à accepter une existence dénuée de tout droit démocratique. L'importance de l'opposition à tout compromis appréciable explique pourquoi la position d'Israël dans ses négociations avec Arafat a surtout consisté à exiger qu'Arafat prenne la responsabilité directe pour la répression du peuple palestinien. Finalement, leurs demandes n'ont servi qu'à rabaisser le prestige d'Arafat parmi de grandes sections des Palestiniens.

Les sections de droite qui dominent l'élite sioniste ont décisivement démontré qu'ils considéreraient tout compromis avec les Palestiniens comme une trahison. Leur première attaque contre les accords d'Oslo était l'assassinat du signataire, le premier ministre travailliste Yitzhak Rabin, en novembre 1995 par un fanatique religieux. Lors des élections qui suivirent, le Likoud sous Benyamin Netanyahou est arrivé au pouvoir en stimulant le sentiment anti-arabe et les craintes parmi les Juifs israélites. Netanyahou a passé les trois années suivantes à essayer de saboter tout accord définitif avec l'OLP.

La victoire électorale écrasante d'Ehud Barak en mai de l'année dernière était l'expression d'un appui grandissant pour la paix parmi les Israéliens ordinaires. Mais le gouvernement de Barak, qui dépendait des partis religieux et qui voulait désespérément éviter des accusations de capitulation, n'a jamais eu les mains libres.

Aucune solution démocratique avec les Palestiniens n'est possible sans déclarer que Jérusalem est une ville ouverte, permettre aux Palestiniens de revenir dans leurs demeures ancestrales et d'établir une souveraineté partagée des Arabes et des Israéliens sur l'ensemble des terres saintes. Une telle solution est publiquement condamnée en Israël. Les mesures proposées par Barak évitaient toutes ces questions critiques. Handicapé dès le début par sa crainte de soulever l'opposition de l'extrême droite, il ne pouvait même pas faire participer des partis d'Israéliens arabes, qui jouissent du soutien de 20 pour cent de la population, à son gouvernement, parce que cela aurait pu lui coûter le soutien de ses partenaires orthodoxes. Sous l'impulsion du Likoud, et avec l'appui des États-Unis, il a exigé qu'Arafat accepte des compromis qui signifiaient l'arrêt de mort pour l'OLP.

Menant aux négociations de Camp David, les hésitations de l'Israël relativement à tout compromis significatif avec les Palestiniens ont été utilisées par les éléments extrémistes d'une droite nourrie par toute l'histoire du pays, surtout depuis 1967, pour monter une opération de sabotage. Sous la pression de ces couches sociales, le gouvernement de Barak s'est effondré à cause des défections des membres de son propre parti et de partenaires de la droite dans la coalition gouvernementale. Entretemps, les Israéliens qui espéraient que Barak amènerait la paix devenaient de plus en plus désillusionnés.

Tandis que l'élite politique aux États-Unis était préoccupée par l'élection présidentielle, le Likoud a décidé qu'il était temps de saboter toute chance que pourraient avoir les négociations. Le dirigeant du Likoud, Ariel Sharon, s'est rendu au Mont du Temple avec une escorte armée dans l'intention de provoquer, et le massacre des Palestiniens par les forces israéliennes a commencé.

Barak a refusé de dénoncer la provocation de Sharon et a maintenu que la violence grandissante était la faute d'Arafat. Et le gouvernement Barak et le Likoud semblent avoir calculé que les manifestations que provoquerait la visite de Sharon leur serviraient d'arme contre Arafat. Ils ont tous sous-estimé la force de la colère et de l'opposition que ces gestes ont engendrées, mais la réponse de Barak a été d'ouvertement appuyer le Likoud.

Une nouvelle perspective

Qu'en l'espace de quelques jours, Barak soit passé de pacifiste à guerrier, démontre qu'aucune section de l'élite politique israélienne ne peut renoncer aux méthodes de répression policière et de violence militaire qui ont caractérisé l'État sioniste depuis sa création. La diplomatie dirigée par les puissances occidentales ne peut non plus mettre fin aux atrocités sionistes. Il est impossible de réconcilier l'existence d'États basés sur l'exclusivisme ethnique, racial, ou religieux avec l'existence de la vraie démocratie. Les efforts de l'impérialisme de maintenir un tel État en Israël, en le suppliant de donner des droits démocratiques limités aux Palestiniens, n'ont fait que démontrer leur propre futilité.

Le caractère fondamentalement réactionnaire de la perspective nationaliste du sionisme a plutôt trouvé son expression la plus achevée. Après presque une décennie de soi-disant « processus de paix », le danger d'une guerre ouverte entre l'Israël et les Palestiniens est au plus haut de l'histoire récente, et l'Israël risque toujours de provoquer une conflagration qui embraserait tout le Moyen Orient. La société israélienne elle-même est menacée de désintégration et la possibilité d'une guerre civile. Il y a des signes grandissants que les Arabes israéliens, qui constituent 20 pour cent de la population, pourraient pour la première fois se retrouver du côté des Palestiniens.

En Israël, la responsabilité de s'opposer à un cours menant à d'autres massacres repose sur le mouvement ouvrier, les activistes démocratiques et les intellectuels socialistes. Tous ceux qui ont appuyé le processus de paix avec leurs voisins arabes doivent reconnaître que leur cause est incompatible avec un soutien de l'État sioniste ou de l'idéologie nationaliste qui lui a donné naissance. Quelles qu'aient été les illusions de ces couches, l'État israélien a montré qu'il ne diffère en aucun aspect fondamental de l'ancien régime d'apartheid en Afrique du Sud.

Le choix est clair : ou bien carrément donner l'initiative politique à Sharon et ses semblables et se préparer à la catastrophe militaire et à la guerre civile sanglante, ou bien essayer d'unifier les Juifs et les Arabes sur une base démocratique, séculière, et socialiste, pour les États Unis Socialistes du Moyen Orient où tous les peuples de la région peuvent vivre ensemble en harmonie.

Voir aussi :
50 ans depuis la fondation d'Israël 29 mai 1998

 

 

Sources WSWS

 

 

Posté par Adriana Evangelizt

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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 13:15

 

Un aperçu des tensions entre les États-Unis et le Japon

 

Par Nick Beams


Le 9 septembre 2000

 

Certains incidents nous laissent entrevoir de temps en temps les véritables conflits qui font rage en coulisses du monde financier international. Un de ces incidents rapporté dans le Australian Financial Review est survenu le 4 septembre dernier lors d'un séminaire à Canberra.

Selon l'article du AFR, l'ancien responsable des finances internationales du Japon, Eisuke Sakakibara, connu comme sous le nom de « M. Yen » lorsqu'il était vice-ministre des Finances, « a accusé les États-Unis d'avoir profité de la crise financière asiatique pour renverser des gouvernements qui ne leur plaisent pas. Les États-Unis avaient une certaine mentalité pendant la crise, a-t-il poursuivit. Essayer d'utiliser ou même de créer une crise pour changer le régime politique d'un pays est une intervention illégale. Quand je dis ceci à mes collègues occidentaux, ils disent, "Eh bien, n'est-ce pas une bonne chose qu'un régime corrompu s'effondre ?" »

Sakakibara a affirmé que les conditions du Fonds Monétaire International au projet de soutien pour l'Indonésie étaient destinées à exercer des pressions inadmissibles sur le régime de Suharto. « Tout comme mon pays, j'ai essayé de changer cette politique, mais contre la coalition des États-Unis, du FMI, et de l'Allemagne, je n'ai rien pu faire ».

Le but du programme était de renforcer la position des entreprises et des firmes financières américaines pour avoir accès à des régions qui leur étaient auparavant interdites. Principal bénéficiaire du système précédent, le Japon a essayé de défendre ce dernier lors de la crise financière asiatique de juillet-août 1997, et a même proposé la création d'un fonds monétaire asiatique de $100 milliards pour que les pays affligés n'aient pas à se retrouver sous l'emprise du FMI. Mais les États-Unis et d'autres grandes puissances, comme l'Allemagne et la Grande Bretagne, ont refusé ce projet.

Face à la possibilité d'un conflit ouvert avec les États-Unis s'il poursuivait sa politique, le gouvernement japonais a laissé tomber son initiative. Mais l'idée du fonds monétaire asiatique, et d'une coopération plus étroite entre les puissances économiques asiatiques n'a pas été oublié et elle pourrait bien être à nouveau soutenue au sein de milieux à première vue inattendus.

En effet, lors de son discours pendant le séminaire de Canberra, Stephen Grenville, sous-gouverneur de la Reserve Bank of Australia, a déclaré que l'Australie devrait s'efforcer plus sérieusement pour adhérer à l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) qui comprend en plus de ses 10 membres trois membres au statut particulier que sont la Corée du Sud, la Chine et le Japon. L'association a été fondée pour renforcer les échanges financiers entre les pays de la région.

Grenville a soutenu que suite à la crise financière asiatique, il était nécessaire d'améliorer la coopération financière régionale. Selon lui, les arrangements coopératifs sont essentiels pour qu'une voix régionale puisse mieux se faire entendre lors des discussions financières mondiales. Cette stratégie aiderait à contrer le « danger » que les États-Unis puissent ne favoriser que les intérêts des pays qui les concernent le plus, c'est-à-dire ceux de l'Amérique latine, tandis que l'Europe soutiendrait ses voisins de l'Europe de l'Est, laissant les pays asiatiques sans champion parmi les grandes puissances.

Grenville a également révélé un changement de la position de l'Australie sur la question d'un éventuel fonds monétaire asiatique. En 1997, l'Australie s'était rangée derrière les États-Unis, opposés à l'idée, mais il a déclaré qu'à présent l'Australie devrait rester ouverte à une telle proposition.

Sources WSWS

 

Posté par Adriana Evangelizt

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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 11:40

 

Les débats publics sur la violence d'extrême droite en Allemagne

Les politiciens et les médias demandent « un État fort »

 

Par Peter Schwarz


28 août 2000

 

Depuis le début d'août, le débat public en Allemagne est dominé par la question de la violence d'extrême droite. Tous les jours, les journalistes, les commentateurs, les hommes d'État, et les hommes politiques proposent de nouvelles mesures et présentent de nouvelles résolutions pour contrecarrer les actions choquantes des groupes néo-fascistes et la vague de violence contre les étrangers.

On peut regrouper ces propositions en deux grandes catégories :

Dans une première catégorie, on trouve les propositions qui ont en commun de demander d'accroître les pouvoirs et les moyens de répression de l'État. Certains veulent que le parti néo-fasciste le plus agressif et le mieux organisé, le NPD, soit déclaré illégal, une mesure qui bénéficie présentement de l'appui du gouvernement allemand ; d'autres prônent une plus grande mobilisation de la police et de la Police fédérale des frontières (BGS) semi-militaire, la surveillance totale des centres urbains par caméscope, la limitation de la liberté d'expression, et une restriction générale du droit de manifester et de s'assembler.

Tous ces projets ont en commun de contrer les droits et les principes démocratiques. Ceux qui soutiennent ces projets ne semblent pas se rendre compte qu'un renforcement des pouvoirs répressifs de l'État, bien qu'il soit superficiellement dirigé contre les néo-fascistes, menace en fait la démocratie elle-même.

Un exemple typique de telles propositions nous est donné dans l'éditorial du dernier numéro de l'hebdomadaire Die Zeit. Intitulant son article « Combattons les nazis ! », le journaliste Toralf Staudt entrevoit avec enthousiasme une société où il y a un gendarme à chaque intersection, ce qui est généralement considéré comme le trait caractéristique d'un État policier. Staudt écrit que « Les membres de la Police fédérale des frontières pourraient patrouiller dans les trains régionaux, et des cars d'unité de police mobile devraient être sur le qui-vive partout où des jeunes violents se réunissent : les places publiques, les rues piétonnières, et les stations d'essence ».

Dans un autre article publié dans Die Zeit, intitulé « Avec toute la puissance de l'État », le célèbre social-démocrate Klaus von Dohnanyi met rapidement de côté toute objection démocratique à un renforcement des pouvoirs de l'État. Selon von Dohnanyi, les « soi-disant objections 'libérales' » que la surveillance des particuliers et des domiciles, la surveillance par caméscope, et l'utilisation des agents secrets mènent à un État policier ne prennent pas en compte le concept d'une « démocratie qui peut lutter ».

Un slogan populaire dans les milieux anti-fascistes, « Le fascisme n'est pas une opinion, mais un crime », va aussi dans ce sens. Même si l'on accepte que ce slogan soit l'expression d'un dégoût honnête envers l'extrême droite, la conclusion que l'on en tire logiquement est que le fascisme est une question de droit criminel, et pas une question politique. Ce point de vue est erroné parce qu'il empêche l'élaboration d'une contre-stratégie effective.

Dans la seconde catégorie, on regroupe les mesures qui sont souvent proposées en même temps que les précédentes, bien qu'avec moins de vigueur. Ces mesures consistent en initiatives éducatives et de propagande : éducation politique, discussions dans les écoles, soutien financier des initiatives anti-fascistes, et des appels à plus de courage personnel dans les milieux publics.

Comme celles de la première catégorie, ces mesures ne prennent en compte que les symptômes apparents et non pas les causes des problèmes. Alors que ceux qui proposent un renforcement de l'État approchent la question du point de vue de la répression du droit, les défenseurs de « l'illumination personnelle » ne voient le problème du fascisme que sous l'angle de la conscience individuelle et personnelle. Pourtant, il est évident que l'escalade de la violence d'extrême droite ait des racines politiques et sociales plus profondes.

La violence d'extrême droite s'explique à la fois par une crise sociale qui jette de plus en plus de secteurs de la population dans l'insécurité économique ou la pauvreté ainsi que par un climat politique qui ne semble offrir aucune voie progressiste pour sortir de l'impasse sociale. C'est l'interaction entre ces deux facteurs qui fait croître le néofascisme et la xénophobie.

En soi, la crise sociale, qui est le résultat d'un taux de chômage élevé et de l'écart grandissant entre les riches et les pauvres ne mène pas automatiquement à l`adoption des politiques de l'extrême droite. De telles crises peuvent aussi donner une impulsion à des mouvements de solidarités au sein des « basses couches » de la société ; au moins, elles l'ont souvent fait par le passé. Mais ce genre de mouvement nécessite une alternative politique à l'ordre existant qui puisse captiver l'imagination des masses et qui constitue une véritable opposition aux partis dirigeants qui sont responsables de la crise sociale.

De ce point de vue, les syndicats et le SPD (le Parti social-démocrate) sont les principaux responsables de la montée de la violence d'extrême droite. Ces organisations prétendent représenter les intérêts des travailleurs et des strates désavantagées, mais en fait se sont parfaitement intégrées dans l'ordre dominant.

Depuis longtemps, les syndicats n'opposent plus de résistance aux attaques menées contre les emplois, les salaires, les caisses de retraite, le système public de santé, et les programmes sociaux. Ils coopèrent étroitement avec le gouvernement et les patrons, et considèrent que leur tâche la plus importante est de diffuser toute protestation sociale.

Depuis qu'il a pris le pouvoir au niveau national, le SPD a achevé le processus de sa transformation en parti de la grande entreprise. Bien que ce soit une vague d'indignation sociale contre le gouvernement conservateur précédent de Helmut Kohl (CDU - Union Démocratique Chrétienne) qui les ait portés au pouvoir, les sociaux-démocrates démantèlent à présent les couvertures sociales plus radicalement que Kohl aurait osé faire.

Dans de telles circonstances, l'indignation sociale se transforme en désespoir. Quand la lutte contre les élites semble être bloquée, certains dirigent leur violence frustrée contre les couches désavantagées. Ainsi, les plus pauvres servent de tête de turc à la rage contre le piètre état de la société.

Quelle autre explication y a-t-il pour le fait que la xénophobie atteint les niveaux les plus élevés dans des régions avec les plus petits pourcentages d'étrangers, moins de deux pour cent ? Comment peut-on expliquer pourquoi de jeunes chômeurs tuent les sans-abri à coups de pied ? C'est un climat parfait pour la démagogie d'extrême droite et nationaliste. Confrontés par une situation sans espoir, les gens essaient de se consoler par le fait qu'ils sont « Allemands ».

Les appels des syndicats et du SPD pour davantage de « courage des citoyens » et de nouvelles initiatives contre le néo-fascisme sont une piètre tentative de faire oublier leur responsabilité. Ce n'est pas pour attaquer la sincérité de ceux qui se joignent à de telles initiatives en luttant contre les néo-fascistes, souvent en risquant leurs vies. Mais ils font face à une situation presque impossible. Tandis qu'ils essaient de persuader les esprits et les coeurs des individus, quelquefois avec succès, les conditions nécessaires pour la montée du néo-fascisme continuent à s'étendre.

Le racisme officiel des dirigeants politiques vient encore empirer ces conditions. Quand le chancelier fédéral, Schröder, soutient l'expulsion des « étrangers criminels » dans ses discours électoraux, que le ministre fédéral de l'Intérieur, Schily, déclare que les « limites du stress » ont été excédées en l'Allemagne par un raz-de-marée d'étrangers, ou le ministre de l'Intérieur bavarois divise les étrangers en « ceux qui nous sont utiles » et « ceux qui nous utilisent », il n'y a plus qu'une différence de forme avec le slogan nazi « Les étrangers à la porte ! »

Il y a aussi les assauts politiques menés par tous les grands partis contre de droit d'asile, et la persécution par l'État des réfugiés et des personnes demandant asile, à qui on refuse les droits démocratiques et sociaux les plus essentiels. Pour les néo-fascistes, ceci ne peut qu'être perçu que comme une approbation officielle de leurs propres attaques violentes sur les étrangers.

L'octroi de davantage de pouvoirs répressifs à l'État, comme l'on suggère à présent, n'éliminera pas le danger néo-fasciste, mais encouragera plutôt un climat politique encore plus favorable à la dissémination du racisme et de la xénophobie. L'intolérance et la xénophobie existent le plus confortablement dans une atmosphère de répression menée par l'État.

La surveillance par l'État, l'imposition de sanctions et l'interdiction des partis pourrait temporairement intimider ou faire perdre de l'argent à quelques organisations d'extrême droite, mais cela ne changera rien aux causes fondamentales qui alimentent le développement de ces organisations. Ceci s'applique également à l'interdiction du NPD, qui établirait un précédent dangereux d'entraves à la liberté d'expression, une nécessité absolue dans la lutte contre les néo-fascistes. Un État qui interdit les idées parce qu'il n'a rien à proposer pour les remplacer a essentiellement admis l'échec de ses prétentions démocratiques.

Et dans les faits, les défenseurs d'un État plus répressif sont moins préoccupés de la lutte contre l'extrémisme de droite que de défendre le monopole de l'État sur l'utilisation de la force. Ce qui les inquiète n'est pas le développement de tendances d'extrême droite, mais plutôt que la société s'effondre sous le poids de ses tensions sociales. Le social-démocrate Klaus von Dohnanyi a exprimé ces vues le plus clairement dans l'article du Die Ziet déjà cité plus avant.

Dohnanyi s'oppose l'idée que les extrémistes de droite sont motivés « principalement par une idéologie de droite ». Sur la question de la violence extrémiste, écrit-il, on ne doit pas distinguer entre « droite » et « gauche ». Il déclare que « La violence dans les conflits politiques et le racisme » est en fin de compte « indépendante des partis ». La « violence potentielle des conditions sociales tendues » peut « exploser contre les étrangers aujourd'hui et faire éruption demain contre les hommes d'affaires et les hommes politiques ».

Dohnanyi donne ici un portrait sans fard de la toute cette situation. Lorsqu'il exprime sa crainte que les tensions sociales qui font aujourd'hui éruption contre les membres les plus faibles de la société se dirigent demain contre « les hommes d'affaires et les hommes politiques », il présent les dangers qui résultent de l'aliénation croissante de la population contre les partis politiques. Il soutient par conséquent « un État dur». Même les appels à davantage de courage de la part des citoyens le laissent froid : « L'ordre public ne peut être maintenu que par la police et les tribunaux, non pas par les citoyens, pour bonnes que soient leurs intentions ».

En même temps, Dohnanyi souhaite continuer la campagne officielle contre les étrangers : « L'honnêteté sur les questions de la criminalité des étrangers, de l'immigration illégale et abusive, et des limites de la capacité du pays ou des régions à accommoder l'immigration ne doit pas être vue comme un soutien aux 'slogans d'extrême droite' ».

Parmi les hommes politiques, ceux qui préparent le terrain idéologique pour l'extrême droite, tels le ministre de l'Intérieur de la Bavière, Beckstein, et le ministre de l'Intérieur du Brandenbourg, Schönbohm, soutiennent le plus ouvertement les tactiques d'un « État fort ». Ce fait devrait en soi être un signal d'avertissement que quelque chose cloche. On voit clairement que ceci ne peut être la solution au danger néo-fasciste. Nous avons besoin d'une stratégie complètement différente : un réarmement politique du mouvement ouvrier, qui est à présent paralysé par des décennies de domination par les démocrates sociaux et les staliniens.

Sources WSWS

Posté par Adriana Evangelizt

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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 16:39

 

50 ans depuis la fondation d'Israël

 

Par Bill Vann


Le 29 mai 1998

 

Le 50ème anniversaire de la fondation d'Israël a été célébré dans un contexte de crise politique et sociale, et de tensions croissantes avec le peuple palestinien des territoires occupés et les états arabes voisins.

Aucune des commémorations officielles organisées par Israël, ou par ses amis aux États-Unis et ailleurs, n'a abordé les grandes questions historiques qui sous-tendent la fondation de l'état israélien.

Toutes les grandes contradictions non-résolues du 20ème siècle se retrouvent sous une forme concentrée dans la naissance et l'évolution d'Israël. Son origine essentielle remonte à l'un des crimes les plus atroces du 20ème siècle : l'holocauste Nazi. L'extermination de 6 millions de juifs européens a constitué le terrible prix payé pour la crise du mouvement ouvrier. Cette crise a été elle-même causée par la dégénérescence stalinienne de l'Union Soviétique et de l'Internationale Communiste. Les crimes du stalinisme et sa domination sur le mouvement ouvrier ont empêché la classe ouvrière de mettre un terme au système capitaliste, lequel a trouvé dans le fascisme sa dernière ligne de défense.

Les défaites de la classe ouvrière, les crimes du stalinisme et les horreurs de l'holocauste ont créé les conditions historiques pour la création d'Israël. Ces mêmes conditions ont aussi permis au mouvement sioniste, avec l'aide des États-Unis, d'identifier le sionisme au monde juif. C'était un mouvement et un état ultimement fondés sur le découragement et le désespoir. Les crimes du stalinisme ont désillusionné la classe ouvrière juive internationale qui avait été si puissamment attirée par l'alternative socialiste. Les crimes du fascisme allemand furent présentés comme la preuve ultime de l'impossibilité de vaincre l'antisémitisme en Europe ou ailleurs dans le monde. La réponse des sionistes a été de combattre les armes par les armes en se dotant d'un état et d'une armée, et de vaincre l'oppresseur historique du peuple juif sur son terrain. La tragique ironie de cette prétendue solution a été d'associer le peuple juif - traditionnellement et historiquement identifié à la lutte pour la tolérance et la liberté - à la sauvage répression d'une autre population opprimée.

David Ben-Gurion a lu la déclaration d'indépendance d'Israël le 14 mai 1948, la journée précédant la fin du mandat britannique sur la Palestine. Moins d'un an plus tard, les forces militaires israéliennes avaient réussi à imposer de nouvelles frontières (celles qui sont aujourd'hui internationalement reconnues) en expulsant de leurs maisons, dans une campagne systématique de terrorisme et d'intimidation, un quart de million d'Arabes palestiniens.

Ben Gurion a qualifié la formation de l'état israélien d' « aboutissement de la révolution juive ». Elle représentait l'aboutissement de l'objectif politique central du sionisme, le mouvement nationaliste juif fondé à la fin du 19ème siècle. Avant la seconde guerre mondiale, le sionisme était un mouvement relativement isolé, qui s'appuyait sur certaines sections de la classe moyenne juive. Il existait, en Palestine même, parmi les travailleurs juifs, un puissant sentiment de classe favorable à l'unité des travailleurs juifs et arabes dans une lutte commune contre le capitalisme.

Il a fallu l'holocauste pour transformer le sionisme en pouvoir d'état : le vrai rapport entre les crimes commis par le nazisme contre les juifs européens et le mouvement sioniste a été l'objet de déformations historiques systématiques. Israël a été présenté comme le refuge nécessaire pour accueillir les juifs fuyant les camps de la mort allemands. L'attitude des sionistes face à la lutte pour sauver les juifs de l'extermination n'a pas cependant été si claire et si simple.

C'est un des nombreux sujets que les historiens israéliens ont commencé à examiner. L'apparition d'historiens connus sous le nom de « nouveaux historiens école « post-sioniste » ou « révisionniste », et l'attitude critique qu'ils adoptent face à l'histoire d'Israël, constituent certainement le signe le plus profond de la crise croissante de la société israélienne et du sionisme en tant qu'idéologie.

Parmi ces nouveaux historiens il y a Zeev Sternhell, auteur du livre Les mythes fondateurs d'Israël, récemment publié en anglais. Le livre de Sternhell s'attaque à plusieurs des mythes les plus puissants des sionistes, principalement celui voulant que les dirigeants sionistes qui fondèrent Israël, tentaient d'établir un nouveau type de société basé sur des principes égalitaires et même socialistes.

Cet historien a établi que le sionisme n'était en aucun cas unique. C'était plutôt l'expression particulière d'une tendance nationaliste en l'Europe de l'est au 19ème siècle, tendance basée non pas sur des principes démocratiques universels mais sur l'exclusivisme racial et religieux, et l'hégémonie linguistique. Ironiquement, ce mouvement qui prétendait défendre la cause de la libération des juifs avait beaucoup de points en commun avec l'antisémitisme et les mouvements d'extrême-droite de ses persécuteurs en Allemagne fasciste.

Le sionisme, écrit l'auteur « était dès le début la préoccupation d'une minorité, qui comprenait le problème juif non pas du point de vue de l'existence physique et de la sécurité économique, mais du point de vue de la sauvegarde de la nation face au danger d'extermination collective ». Le plus grand danger d'annihilation, toujours selon le point de vue sioniste, venait de l'assimilation des juifs dans la société moderne, particulièrement par l'intégration d'un nombre croissant de travailleurs juifs attirés vers le mouvement socialiste.

Dans la mesure où les fondateurs de l'état sioniste ont tenté d'identifier le sionisme avec le mouvement ouvrier, l'égalité et le socialisme, c'était selon Sternhell, « le mythe mobilisateur » utilisé pour gagner la classe ouvrière juive à la cause du nationalisme. Il mentionne que l'utilisation de cette phraséologie socialiste avait beaucoup en commun avec le mouvement « national-socialiste » qui cherchait à faire revivre en Europe le nationalisme et qui a ultimement donné naissance au nazisme.

Il serait certainement permis de dire que beaucoup d'autres mouvements nationalistes au cours du 20ème siècle, y compris le nationalisme arabe, qui se sont présentés sous un visage égalitaire et socialiste, ont utilisé ce « mythe mobilisateur ». Dans tous les cas, une telle idéologie avait pour objectif de camoufler les intérêts de la bourgeoisie nationale et d'étouffer la lutte indépendante de la classe ouvrière.

Sternhell et d'autres historiens tel que Tom Segev, auteur de The Seventh Million, the Israelis and the Holocaust ont démontré que l'argument présenté par les dirigeants sionistes pour justifier l'existence d'Israël, à savoir que c'était le seul endroit sécuritaire pour les juifs en fuite, était frauduleux. En fait, d'après ces historiens, le sort des juifs fuyant l'Europe était une question de seconde importance pour les dirigeants sionistes, et Ben-Gurion et d'autres dirigeants sionistes ont réagi avec indifférence à leur sort.

Avec le début de la seconde guerre mondiale et la menace de plus en plus claire du nazisme contre les juifs, Ben-Gurion a énoncé les principes qui allaient guider le mouvement sioniste tout au long de l'Holocauste: « Les considérations sionistes doivent avoir préséance sur les sentiments juifs... Nous devons agir conformément aux considérations sionistes et non pas simplement à partir des considérations juives, puisqu'un juif n'est pas automatiquement un sioniste. » Tout au long de la guerre, il a mené avec succès la lutte contre ceux qui voulaient que l'Agence juive en Palestine concentre ses énergies pour sauver les juifs du nazisme au lieu de construire « Eretz Israël ».

Les sionistes ont immédiatement profité de la catastrophe en Europe pour leurs propres fins. Leurs efforts ont été couronnés de succès alors que, sans patrie et sans refuge, la population juive survivante était dirigée vers la Palestine pour des raisons géopolitiques bien précises. Washington, qui avait fermé ses frontières aux juifs en fuite, voyait l'émergence d'un état juif au Moyen-Orient comme un instrument pour assurer son hégémonie dans la région aux dépens des vieilles puissances coloniales, l'Angleterre et la France.

Fondée dans la lutte pour arracher le contrôle de la terre aux habitants arabes, Israël a été dès le début un état militaire, avec l'armée comme principal pilier de la société. Entouré d'états arabes hostiles, et se voulant un nouveau modèle de société fondé sur l'égalité et de vagues principes socialistes, le nouvel état s'est attiré la sympathie populaire.

Mais la réalité et la perception de la réalité ont changé alors qu'Israël augmentait sa force de frappe et devenait la première puissance militaire et la seule puissance nucléaire de la région. Il y a d'abord eu la guerre du canal de Suez en 1956, qui a vu Israël occuper la péninsule du Sinaï; puis, la guerre de 1967 qui a changé une fois de plus la carte géopolitique du Moyen-Orient et établi les paramètres du conflit actuel. Avec l'appui des États-Unis, Israël a envahi l'Égypte, la Syrie et la Jordanie, prenant le contrôle d'une bande à l'ouest de la rivière du Jourdan, le Mont Golan et la bande de Gaza, qu'il occupe toujours. Le sionisme et l'état d'Israël sont devenus des forces agressives et expansionnistes. D'autres guerres ont été menées par Israël contre le Liban dont elle occupe toujours, au sud, une « zone de sécurité ».

L'expansion initiale d'Israël a été rendue possible grâce à l'aide économique et militaire continuelle des États-Unis. La « relation spéciale « qui justifiait l'aide annuelle de 3 milliards de dollars accordée par les États-Unis, n'avait rien à voir avec une communauté de principes avec Israël ou une prétendue sympathie pour la répression historique du peuple juif. Les États-Unis ont soutenu Israël parce qu'il lui servait de gendarme pour étouffer les mouvements révolutionnaires des masses du Moyen-Orient, en plus de lui permettre d'étendre son influence sur cette région pétrolifère stratégique.

La montée du militarisme Israélien a donné naissance à des tendances politiques et sociales réactionnaires en Israël même. L'occupation et l'administration par Israël du West Bank et de la bande de Gaza, véritable dictature politique sur près d'un million de Palestiniens, a non seulement exposé le caractère oppressif de l'état israélien mais aussi mis à nu les contradictions du sionisme en tant que mouvement.

En 1968 la colonisation sioniste a commencé dans la région occupée du West Bank et de la bande de Gaza sur la base de la théorie que ces avant-postes para-militaires allaient servir de ligne de défense contre les attaques des guérillas palestiniennes en terre israélienne. Alors que le gouvernement du Parti Travailliste avait présenté ces colonies comme de simples lignes de défenses, qui n'empêcheraient pas le retour des territoires saisis à la Jordanie et à l'Égypte, la question du statut du West Bank et de la bande de Gaza est rapidement devenue le point central de la vie politique israélienne.

L'opposition de droite, sous la direction de Menachem Begin, a exigé que ces territoires soient annexés au territoire israélien parce qu'il s'agissait des terres bibliques de Samarias et de Judée promises au peuple juif par Dieu. Trente ans plus tard, cette question n'est toujours pas réglée, malgré l'entente de paix au Moyen-Orient qui a été concoctée par l'administration Clinton et signée par Israël et l'Organisation pour la Libération de la Palestine (OLP). Cent quarante colonies sont dispersées à travers les territoires, et habités par 160 000 colons dont plusieurs sont des nationalistes extrémistes et des fanatiques religieux lourdement armés.

Les colonies continuent de croître à un rythme de 9% par année malgré l'entente signée avec l'OLP. Israël insiste sur la nécessité pour elle de contrôler les voies d'accès et d'entrée aux colonies enclavées. Ce fait illustre en lui-même le caractère bidon de l'état palestinien « indépendant » qui va peut-être naître de ce processus. L'autorité palestinienne se retrouve à faire la police dans de petits bouts de territoire disparates, généralement composés d'une population appauvrie, alors qu'elle demeure encerclée et isolée par les troupes israéliennes. Il est clair, compte tenu du cul-de-sac dans lequel se trouve les pourparlers organisés par les États-Unis, qu'Israël n'a pas l'intention de modifier quoi que ce soit à la situation actuelle.

Israël a signé l'accord de paix surtout pour mettre un terme au soulèvement révolutionnaire des masses palestiniennes des territoires occupés, lequel avait pris une forme embryonnaire avec l'intifada commencé en 1987. Malgré une répression brutale et soutenue, Israël n'a pas été capable d'arrêter le soulèvement sans faire appel à la collaboration directe de l'OLP.

De plus, la classe dirigeante israélienne tenait à échapper aux coûts économiques et sociaux associés à l'occupation des territoires, tant au niveau des dépenses militaires qu'au statut de paria que s'était attiré Israël dans le monde arabe et ailleurs. Mais l'assassinat d'Yitzahak Rabin en novembre 1995 et le retour de la droite au pouvoir avec Benjamin Netanyahu ont montré qu'il n'est pas si facile d'échapper aux contradictions du sionisme. La politique de colonisation, développée sous la direction du Parti Travailliste, a provoqué un mouvement nationaliste de droite et donné naissance à une couche sociale semi-fasciste qui a produit l'assassin de Rabin. Le débat sur l'avenir des colonies, et la question reliée du conflit entre les juifs religieux et les juifs séculiers, sont de plus en plus associés à une situation de « guerre civile ». Les partis religieux ultra-orthodoxes détiennent un pouvoir politique disproportionné au sein du gouvernement et imposent de plus en plus leur agenda politique religieux dans des domaines jusqu'à maintenant considérés comme séculiers. À la grande consternation des juifs séculiers conservateurs et réformistes, tous les pouvoirs administratifs reliés au contrôle des naissances, des mariages et des décès ont été mis entre les mains des rabbins orthodoxes. Les membres orthodoxes du Knesset, lequel joue un rôle-clé dans la formation des gouvernements de coalition, demandent une loi qui forcerait la fermeture des routes et l'interdiction des vols aériens de la compagnie d'aviation nationale, El Al, les samedis. Plusieurs communautés sont amèrement divisées entre juifs orthodoxes et juifs séculiers, au point d'en arriver à la confrontation physique.

Les divisions sociales qui émergent en Israël ne sont pas moins profondes. Plus de 8% de la population est au chômage selon les statistiques officielles, et cela dans un pays qui réclamait toute la main-d'oeuvre juive immigrante possible pour la construction nationale. Le chômage est concentré dans les « villes en développement » comme Ofkim dans le Negev. Des émeutes ont éclaté là il y a six mois alors que le taux de chômage atteignait 14,3%.

Les juifs éthiopiens se sont aussi soulevés l'an passé pour protester contre leur statut de citoyen de seconde classe. Les ressentiments des juifs d'origine arabe (Sepharadim), contre l'establishment juif d'origine occidentale (Ashkenazim), sont de plus en plus marqués dans la politique israélienne. Si Menachem Begin a pu manipuler ces tensions à ses fins réactionnaires, c'est dans une large mesure à cause des contradictions flagrantes entre les prétentions socialistes des fondateurs sionistes d'Israël et l'immense polarisation sociale qui existe dans la société israélienne d'aujourd'hui.

Une contradiction économique essentielle continue de miner le projet sioniste, ainsi que l'accord de partenariat économique entre la bourgeoisie israélienne et la bourgeoisie du monde arabe qui se trouve à la base de l'accord de paix au Moyen-Orient. L'industrie de la haute technologie est celle qui croît le plus rapidement aujourd'hui en Israël et elle ne produit ni pour le marché national ni pour le marché régional. Plus de 96% des exportations d'Israël et 93% de ses importations sont effectuées avec l'extérieur.

Bien que l'impasse sur la question des territoires occupés ait court-circuité le développement des liens économiques entre Israël et le monde arabe, le développement éventuel de ces relations ne pourra se faire qu'aux dépens des masses de travailleurs tant arabes que juifs. Le monde arabe offre à Israël la perspective d'avoir accès à une nouvelle source de main-d'oeuvre à bon marché qui pourrait être utilisée pour attaquer et diminuer encore plus le niveau de vie des travailleurs israéliens.

Dans les territoires administrés par l'OLP, les travailleurs palestiniens réalisent que leur niveau de vie ne fait qu'empirer, alors qu'une clique de bureaucrates et d'hommes d'affaires ayant des connections avec le pouvoir politique est en train de faire fortune.

Cinquante ans après la fondation d'Israël, l'utopie réactionnaire sioniste d'un état national qui garantirait aux juifs du monde entier un sanctuaire de sécurité, d'unité et d'égalité, a été réalisée sous la forme d'un état capitaliste érigé suite à l'expropriation d'un autre peuple et maintenu par la guerre, la répression et l'inégalité sociale. L'assassinat de Rabin et les autres actes de violence perpétrés par les extrémistes de droite encouragés par l'état sioniste, soulignent le danger de voir Israël lui-même reproduire une dictature et une guerre civile similaires à celles qu'a fuies la génération précédente de juifs européens.

Le cul-de-sac du sionisme est une expression particulière de l'échec de tous les mouvements qui se sont basés sur une perspective nationaliste pour résoudre les questions fondamentales auxquelles est confrontée la masse des travailleurs. Ce n'est pas moins vrai pour les pays arabes, où des cliques dirigeantes ont manipulé les sentiments nationaux et les ressentiments contre Israël pour détourner la lutte sociale de la classe ouvrière. Il n'y a qu'une seule voie pour sortir des contradictions insolubles de la société israélienne. Il faut unir les travailleurs juifs et arabes dans une lutte commune contre le capitalisme et pour la construction d'une société socialiste. Une telle société éliminerait les frontières artificielles qui divisent les peuples et les régions économiques. C'est seulement sur cette base que la région pourrait se libérer de la guerre et de l'oppression, toutes deux alimentées par la quête de profit des capitalistes étrangers et de la bourgeoisie locale.

Sources WSWS

 

Posté par Adriana Evangelizt

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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 10:59

 

 

La xénophobie en Allemagne de l'Est est-elle un héritage du stalinisme ?

 

Par Peter Schwarz


13 septembre 2000

 

L'hostilité généralisée et les assauts violents envers les étrangers dans l'est de l'Allemagne ont donné une nouvelle urgence à la question de savoir si ces phénomènes sont uniquement le résultat de la réunification allemande de 1990, ou si ses racines ne remontent pas plutôt à l'Allemagne de l'Est stalinienne (la République Démocratique Allemande, la RDA).

Un article récent, « Les causes historiques de la xénophobie dans l'ancienne Allemagne de l'Est » (http://www.zzf-pdm.de/papers/thesp.html), publié par le Centre pour la recherche historique contemporaine à Potsdam, soutient fermement cette deuxième opinion. Les trois auteurs, Jan C. Behrends, Dennis Kuck, et Patrice G. Poutrus, considèrent que les causes de la xénophobie sont le traitement et la perception des « inconnus » dans la RDA, et la politique nationaliste du PSU (Parti socialiste de l'unité, le parti de l'État stalinien).

Une de leurs thèses centrales est qu'« à la différence de la République Fédérale (l'Allemagne de l'Ouest), il n'y avait pas de critique publique des idéologies nationalistes, la nation allemande restait un important point de repère psychologique pour le régime et la population. La nation socialiste avait ainsi tendance à être imaginée comme une société fermée, dont les ressources devraient être inaccessibles aux 'étrangers' ('ennemis de classe' ou 'inconnu') ».

Cet article fut source de protestations virulentes, surtout dans les milieux du PSD (Parti du socialisme démocratique ­ successeur au PSU). Un exemple typique est l'article de Thomas Ahbe publié par l'hebdomadaire Freitag, qui écrit que l'on « peut trouver assez de raisons pour l'extrémisme de droite à l'Est dans l'histoire des dix dernières années ». S'il fallait en croire Ahbe, l'article de Potsdam, selon lequel il faut chercher les origines de l'extrémisme dans la RDA, ne fait rien de plus que réactualiser la propagande du PSU, selon laquelle la rébellion ouvrière du 17 juin 1953 était un « putsch fasciste ». Dans les deux cas, le contenu du message est supposément le même : « ce n'est pas notre faute, ce n'est pas 'notre bon système' qui cause toutes ces difficultés momentanées, mais bien les forces maléfiques du passé ».

La façon par laquelle ils expliquent le présent à partir du passé ne fait pas avancer grand-chose. Il est évident, et les historiens de Potsdam ne le nient pas, que le déclin social et la désorientation politique de grandes couches sociales ont créé un terrain fertile pour l'extrémisme après la réunification. L'hostilité officielle du gouvernement envers les étrangers est sans doute un facteur important. On n'a qu'à considérer le traitement fait aux ouvriers vietnamiens après la réunification ou les restrictions au droit d'asile instaurées en réaction au pogrom de Rostock en 1992. Il est aussi impossible de nier que des tendances semblables existent en Allemagne de l'Ouest, mais quand même à un moindre degré.

Mais ceci ne répond pas à la question : pourquoi les slogans xénophobes et nationalistes ont-ils une telle influence sur sections assez importantes de la population de l'Allemagne de l'Est ? Cette question est d'autant plus urgente quand on considère que « l'anti-fascisme » et « l'internationalisme prolétarien » étaient à la base de l'idéologie officielle de la RDA pendant quarante ans, étaient enseignés dans toutes les écoles et donnaient lieu à beaucoup de fêtes nationales. S'ils ont laissé si peu de traces, la conclusion évidente est que « l'anti-fascisme » et « l'internationalisme » de la RDA avait quelque chose de fondamentalement faux.

On ne peut éluder cette question en affirmant, comme le fait Ahbe, que la recherche des causes de la xénophobie dans l'histoire ne servirait qu'à cacher les causes actuelles. Surtout si l'on soutient une alternative socialiste à la société actuelle, il est essentiel d'analyser d'une façon critique les expériences de la RDA et d'en tirer des leçons.

Le nationalisme dans la RDA

Les auteurs de l'article de Potsdam ont touché juste quand ils disent qu' « il n'y a pas eu de critique des idées nationalistes dans la RDA ». Ils écrivent que « la propagande au cours des années 1950 pour légitimiser que le PSU soit au pouvoir continuait l'ancienne tradition de justification nationaliste sans la moindre hésitation. À en juger par son discours, la RDA se voyait comme le vrai représentant de la nation allemande : un contenu socialiste dans une forme nationale ».

On peut facilement trouver dans l'histoire de la RDA les marques d'un nationalisme franc, particulièrement visibles dans la période où fut établi le pays, en 1949.

Le « Comité national pour une Allemagne libre », créé en 1943 sous la direction de Walter Ulbricht, chargé de la propagande soviétique en Allemagne, ne faisait pas appel à l'internationalisme d'un mouvement ouvrier, mais, comme l'indique le nom, au nationalisme allemand. Sa bannière utilisait même les vieilles couleurs impériales (noir, rouge, et blanc) au lieu des couleurs républicaines (noir, rouge, et doré).

Aussi longtemps que Staline a continué d'espérer que Allemagne serait neutre et qu'elle ne serait pas soumise au contrôle direct des puissances occidentales, les staliniens allemands se sont fait les défenseurs acharnés de la cause de l'Allemagne unifiée. Plus la guerre froide se développait et prenait de l'ampleur et plus leur nationalisme devenait hystérique. Leur nationalisme ne se limitait aux questions politiques. Par exemple, dans le domaine culturel, le PSU chantait les louanges de la nation d'une façon rappellant la politique culturelle des Nazis.

Comme exemple, nous citerons un discours donné en 1950 par le premier ministre du premier gouvernement de la RDA à l'occasion de l'ouverture de l'Académie allemande pour les arts. « Pour qu'un art vraiment grand et exalté se développe, il faut que l'unité de notre nation soit restaurée », a déclaré Otto Grotewohl. « Ce n'est pas contraire à ce qui se passe ailleurs dans le monde. Car le plus une oeuvre d'art a de valeur pour le monde entier, le plus profondément ses racines sont jetées dans le sol de la nation ; si elle a une importance internationale, c'est qu'elle aura des caractéristiques, des origines, et une forme nationales ».

Et pour ceux qui n'auraient encore compris, il a rajouté que « La fuite désespérée des artistes allemands vers l'esprit cosmopolite, vers une citoyenneté mondiale mal comprise, vers l'abandon des particularités nationales n'est pas une solution, mais ne fait qu'affaiblir la volonté de vivre de son propre peuple et le rend incapable d'accomplir ses devoirs nationaux ».

L'ouverture du PSU aux anciens membres du NSDAP (le parti nazi) allait main dans la main avec cette propagande nationaliste. En 1949, le Front National était créé, unissant les membres de tous les partis et des organisations populaires sous le contrôle du PSU. Il a déclaré que l'impérialisme américain, qui « avait hérité du fascisme hitlérien dans la lutte pour la domination mondiale », était le seul ennemi et, pour ces raisons, a demandé la collaboration des « anciens officiers, soldats, fonctionnaires, et généraux de la Wehrmacht (armée allemande) ainsi que celle des anciens nazis. () Ce qui compte vraiment, c'est le point de vue de l'individu allemand dans cette grande lutte pour la libération du peuple allemand, et non pas son ancienne affiliation organisationnelle. »

Le PSU a créé le Parti national démocratique de l'Allemagne (NDPD) dans l'unique but d'accomoder les anciens nazis. Mais le NDPD s'est bientôt plaint que le PSU lui ravissait trop d'« anciens » (nazis). Au début des années 1950 le PSU avait 100 000 anciens membres du NSDAP, et le NDPD, bien plus petit, n'en avait que 4 000. Les anciens membres du NSDAP faisaient presque 9 pour cent des membres du PSU. Si l'on compte les anciens membres de la Jeunesse hitlérienne et d'autres organisations nazies, le chiffre atteint les 25 pour cent. Par contre, la proportion des anciens social-démocrates et communistes n'était que 16 pour cent, à causes des purges continuelles.

On peut facilement comprendre l'effet qu'ont eu ces changements dans la composition du PSU sur le climat public, surtout en relation avec la propagande nationaliste.

Ce n'était que dans les années 1960 et 1970 que l' « internationalisme prolétarien » a pris de l'importance dans la propagande du PSU. Mais, comme l'indique correctement l'article de Potsdam, celui-ci restait toujours lié à une doctrine publique officielle du « patriotisme socialiste ». L' « internationalisme » officiel était limité à des rites planifiés, qui aidaient à mobiliser le soutien public à la politique étrangère de l'État, tandis que « les voyages et le contact avec d'autres pays et leur culture était un privilège accordé qu'à une élite restreinte au sein du parti ».

On continuait à interpréter l'histoire de la RDA en termes nationalistes. La seule différence était qu'avec la détente, il n'y avait plus une mais deux nations allemandes, une socialiste et une capitaliste. Dans un article publié pour l'anniversaire de la création de la RDA, publié dans le journal Einheit en 1979 sous le titre « La naissance et la floraison de la nation socialiste allemande », on lisait que la RDA se développait de plus en plus en une « vraie communauté nationale » dans laquelle « la conscience socialiste nationale allemande » était consolidée et « le terme 'allemand' » prenait « un contenu plus riche » à cause de la fusion de l'Ethnos (le peuple) avec le socialisme.

Dans la dernière décennie de son existence, la RDA a vécu une renaissance des traditions et des vertus prussiennes contre lesquelles le mouvement ouvrier avait si durement combattu dans les premières années de son histoire. Le célèbre réformateur religieux Martin Luther, le roi de Prusse Friedrich le Grand, et le « Chancelier de Fer » Otto von Bismarck étaient redécouverts comme des symboles nationaux. Les philosophes réactionnaires Friedrich Nietzsche et Martin Heidegger se gagnaient une nouvelle réputation.

« Étrangers » dans la RDA

Les préjugés contre les étrangers ou les dissidents étaient presque automatiques dans un pareil climat idéologique. Les auteurs de Potsdam rappellent qu'il n'y avait pas d'étrangers « normaux » dans la RDA. On ne pouvait pas entrer dans le pays sans une invitation et un visa. La population n'avait presque aucun contact avec les gens d'autres pays et d'autres cultures.

Par rapport à sa population, il y avait très peu d'étrangers vivant en RDA : environ 190 000 dans un pays de 17 millions d'habitants. La plupart étaient des soldats soviétiques, qui vivaient dans des casernes où ils devaient obéir à une discipline très stricte et n'avaient donc qu'un contact limité avec la population allemande, et des travailleurs étrangers qui vivaient presque dans des conditions d'esclavage. Si, par exemple, une ouvrière vietnamienne devenait enceinte, elle devait retourner immédiatement au Vietnam.

Les auteurs de l'article de Postdam ajoutent que « Leur position légale était toujours précaire. La loi ne prévoyait pas de droit de résidence ; les autorités pouvaient se comporter comme des 'seigneurs dans leurs fiefs' avec les étrangers. Les immigrants politiques ne pouvaient pas prétendre à un droit d'asile ; leur séjour en RDA dépendait de leur loyauté envers le PSU. Pour garantir la paix sur le plan politique, ils étaient éparpillés partout en RDA et ainsi se trouvaient en grande partie isolés ».

D'autres préjugés étaient stimulés, selon l'article de Potsdam, quand « la population, particulièrement dans les années 1950, mais aussi plus tard, était encouragée à être 'en garde' contre 'les étrangers'. Dans le lexique de la propagande du PSU, des 'étrangers' pouvaient être 'des agents hostiles, des malfaiteurs, ou des saboteurs', à qui on ne pouvait faire confiance ».

Quand les manifestations ouvrières ont secoué la Pologne au début des années 1980, le PSU a commencé une campagne anti-polonaise. C'était à cette époque que le journal Neues Deutschland, contrôlé par l'État, a utilisé le terme péjoratif « pollack » pour décrire les Polonais. En 1988 une chanson populaire à succès, passée au crible de la censure omniprésente, avait pour paroles : « Je viens de la grande surface de Berlin, et je dois dire que les rayons sont vides. Sur tous les bancs et toutes les marches il y a des Polonais avec leurs familles ».

Dans les années 1980, on entendit les premières nouvelles sur les gangs skinheads d'extrême droite dans la RDA, qu'on appelait officiellement « Rowdys » (hooligans). Le journal Junge Welt a mentionné un procès en 1987 où « Pendant l'émeute, les Rowdys ont constamment hurlé des slogans de la période nazie, ce qui est un délit en RDA, où le fascisme a été exterminé avec toutes ses racines ».

Les skinheads attaquaient les cimetières et les monuments juifs, et, en octobre 1987, une réunion de punks et de dissidents dans l'Église zioniste de Berlin. Après cette attaque, la police a arrêté André Riechert qui fut condamné. Il était le fils d'un officier de la Stasi (Service de Sécurité de l'État) chargé de contrôler « l'extrémisme de droite ». En 1990, Riechert était cofondateur et représentant auprès de la presse du groupe néo-fasciste Alternative nationale (AN), qui a été déclaré illégal depuis. Riechert, qui est loin d'être un cas unique, est la personnification du fait que le nationalisme en Allemagne de l'Est est le rejeton de la bureaucratie dirigeante.

La thèse de responsabilité collective

Les auteurs de l'article de Potsdam comprennent qu'une des causes passées de la xénophobie actuelle est la doctrine officielle de l'ancienne RDA. Cependant, ils ne comprennent pas les motivations politiques qui ont encouragé les dirigeants de la RDA à adopter ce discours, et conséquemment, ils arrivent à des conclusions totalement fausses.

Ils maintiennent qu'après la défaite du régime nazi, « les stéréotypes racistes, nationalistes, et anti-bolcheviques disséminés par la propagande nazie » étaient largement acceptés par le peuple allemand, et accusent le PSU de ne pas assez considérer ce fait en formulant sa propre propagande : « Au lieu de parler ouvertement de la période nazie, pendant quarante ans ils ont essayé de communiquer à la population la perspective minoritaire des résistants communistes, qui s'étaient radicalement opposés au nazisme. La plupart des Allemands avaient ou bien soutenu le régime ou vécu avec, et ainsi dès la première période, il y avait un gouffre idéologique entre les expériences et les idées du peuple d'un côté et la propagande du PSU de l'autre ».

Ainsi, consciemment ou non, ils font leur la thèse principale que les autorités soviétiques et le PSU avançaient eux-mêmes pour justifier leur politique : la thèse de la « responsabilité collective » du peuple allemand, selon laquelle la vaste majorité des Allemands soutenait le régime hitlérien. Cette thèse avait deux buts : d'une part, elle cachait la responsabilité des staliniens pour l'arrivée au pouvoir d'Hitler et mettait le stalinisme à l'abri de toute critique, et de l'autre, elle justifiait la politique soviétique d'occupation et de démontage des usines que l'on renvoyait en URSS comme indemnisation de guerre.

D'un point de vue historique, la théorie de responsabilité collective ne tient pas la route. Chaque fois qu'ils pouvaient exprimer leur volonté plus ou moins librement dans des élections, la « plupart des Allemands » ont rejeté le Parti du socialisme national (le Parti nazi). Des millions d'ouvriers ont voté pour le KPD (Parti communiste) ou le SPD (Parti social-démocrate), et certains ont même combattu le fascisme l'arme à la main. Hitler devait sa victoire aux erreurs des deux grands partis ouvriers, le SPD, qui s'était accomodé à l'État bourgeois et ses institutions, et le KPD, qui, sous l'influence de Staline, a saboté la formation d'un front ouvrier contre les nazis.

Après 1933, les erreurs des partis ouvriers et l'utilisation immédiate par les nazis de la terreur généralisée, détruisant toute opposition à la racine, ont rendu toute résistance systématique quasiment impossible. Ainsi, beaucoup d'ouvriers ont été passifs, ou bien actifs seulement en petits groupes. Par contre, conclure de ce fait que pendant les douze ans de leur règne les nazis avaient acquis la sympathie de la plupart des Allemands est absurde. Après la capitulation de l'Allemagne nazie, des comités anti-fascistes sont apparus partout, d'habitude dirigés par des membres ordinaires du KPD ou du SPD qui prirent le travail de reconstruction en main.

Le mouvement nationaliste du PSU était dirigé contre cet anti-fascisme spontané. De nombreux documents historiques et témoignages personnels démontrent que le PSU a systématiquement dissout ces comités et conciliabules d'usine spontanés, les remplaçant par des organisations où les hommes politiques bourgeois avaient une forte présence.

Une des meilleures descriptions de cette époque se trouve dans le livre Enfant de la Révolution de Wolfgang Leonhard. Comme membre du groupe d'Ulbricht, Leonhard faisait partie du mouvement pour dissoudre les comités ouvriers. Leonhard ne laisse aucun doute sur l'importance de ces mesures : « Le stalinisme ne pouvait tolérer que des mouvements anti-fascistes, socialistes, ou communistes se développent d'initiatives des couches sociales inférieures, parce que de telles initiatives risqueraient toujours d'échapper à son contrôle et de ne pas se conformer aux ordres des couches supérieures. La dissolution des comités anti-fascistes n'était rien d'autre que la destruction du début d'un mouvement socialiste et anti-fasciste puissant et indépendant. C'était la première victoire des apparatchiks sur le mouvement indépendant anti-fasciste des couches de gauche en Allemagne ».

Le stalinisme et le nationalisme

Pour comprendre toute l'importance du parcours nationaliste du PSU on doit remonter aux origines du stalinisme en URSS dans les années 1920. A ce moment, le caractère international de la révolution socialiste était le point central de la dispute entre le groupe stalinien et l'Opposition de Gauche trotskyste. L'opinion de Staline que le socialisme pouvait se construire en un seul pays signifiait une rupture totale avec le point de vue internationaliste du marxisme.

Ce n'était pas uniquement une question théorique. Le point de vue nationaliste de Staline correspondait aux besoins de la bureaucratie naissante à l'intérieur du parti et de l'État, qui se développait en caste privilégiée et qui se sentait menacée par tout mouvement révolutionnaire, aussi bien à l'étranger qu'en URSS. En plus, ce mouvement trouvait un appui parmi les éléments réactionnaires imbus des traditions de chauvinisme russe, dont la bureaucratie avait besoin comme base sociale dans leur lutte contre l'opposition marxiste. En bref, le nationalisme servait d'arme idéologique et politique contre les mouvements socialistes de la classe ouvrière.

L'ascension de Staline était l'expression gouvernementale de la consolidation du pouvoir par la bureaucratie, qui a culminé en 1937 avec l'extermination d'une génération entière de marxistes révolutionnaires. Au niveau international, le stalinisme jouait un rôle de plus en plus ouvertement réactionnaire. Pendant la guerre civile espagnole, la police secrète stalinienne a mené des assauts sauvages contre les éléments révolutionnaires, facilitant ainsi la victoire de Franco.

Après la Deuxième guerre mondiale, la politique étrangère du Kremlin dépendait des besoins sociaux de la bureaucratie, qui voulait par-dessus tout la sécurité et le calme. L'établissement d'une série d'États contrôlés par le stalinisme en Europe de l'Est, dont les gouvernements dépendaient directement de Moscou, servait les intérêts de sécurité nationale des bureaucrates soviétiques. Le calme était établi en étouffant toute initiative des couches inférieures qui, comme les éruptions révolutionnaires d'après la Première guerre mondiale, menaçait le nouvel ordre international d'après-guerre.

En Italie et en France, les partis communistes, agissant en accord avec la politique étrangère soviétique, entraient dans des gouvernements et essayaient de stabiliser les régimes bourgeois. En Europe de l'Est, où les staliniens détenaient le pouvoir, toute activité indépendante du peuple était supprimée par la force. À mesure que les écarts entre la population et les dirigeants staliniens se creusaient, ceux-ci dépendaient de plus en plus des éléments nationalistes. En RDA, la réhabilitation des anciens membres du NSDAP n'était qu'un aspect de la répression de la révolte ouvrière de juin 1953.

Staline n'avait pas prévu d'étendre le modèle soviétique en Europe de l'Est et d'y effectuer des expropriations en masse. Celles-ci n'ont eu lieu que lorsque la guerre froide qu'entreprirent les USA ait soumis le régime stalinien à des pressions intenses. Immédiatement après la guerre, dans la partie de l'Allemagne occupée par les Soviétiques, on limitait les expropriations aux biens des grands propriétaires (les junkers) et de l'industrie lourde qui appartenait ou bien à l'État allemand, ou à des organisations nazies, ou encore à des criminels de guerre. À une époque où le rôle direct que jouèrent les corporations allemandes dans l'arrivée au pouvoir d'Hitler était largement connu, ces mesures jouissaient d'une large mesure de popularité. Dans l'état de Saxonie dans l'est de l'Allemagne, 77 pour cent de la population a voté l'expropriation sans compensation de tous les criminels de guerre dans un référendum en 1946.

En grande mesure, la réputation de la RDA comme « État anti-fasciste » était basée sur ces expropriations. À la différence de la République Fédérale, où les biens de ceux qui avaient soutenu Hitler restaient intacts, en RDA on éliminait les bases matérielles des plus importants piliers sociaux du régime nazi. Les castes des junkers et des officiers, dont les terres étaient surtout en Allemagne de l'Est et dans des zones qui sont actuellement en Pologne ou en Russie, étaient la base essentielle de la réaction extrême en Allemagne depuis plus d'un siècle, de la suppression de la révolution démocratique de 1848, aux empires de Bismarck et du Kaiser Wilhelm, à la République de Weimar, et ont très fortement contribué à l'arrivée au pouvoir d'Hitler.

Mais si on pose aujourd'hui la question : « qu'est-ce qui avait plus d'importance historiquement : les expropriations et les nationalisations ou la suppression de toute initiative indépendante de la classe ouvrière ? », la réponse est claire. Une société socialiste ne peut être construite qu'en utilisant les initiatives créatrices du peuple. La suppression systématique par le PSU de tout mouvement politique indépendant a désarmé les ouvriers du point de vue politique et idéologique. Ceci a non seulement déterminé le destin de la RDA et préparé le chemin vers le retour au capitalisme en Allemagne de l'Est, mais a aussi laissé la classe ouvrière sans organisations et sans base idéologique pour s'opposer efficacement aux assauts continuels qui ont accompagné la réunification capitaliste portés aux emplois, aux salaires, et autres gains sociaux réalisés précédemment.

Cette histoire révèle les causes plus profondes de la renaissance des courants fascistes aujourd'hui. Le fascisme, comme le montre l'expérience historique, trouve un appui parmi les couches dévastées de la société quand la classe ouvrière ne peut pas leur indiquer de solution à une impasse sociale. Parce que le mouvement ouvrier n'a pas encore pu avancer sa propre réponse à la crise sociale, la xénophobie et le néo-fascisme propre continuent à s'épanouir dans le terrain idéologique et social que la RDA a laissé.

La lutte contre le fascisme coïncide donc avec la lutte contre un développement social qui condamne des couches de plus en plus nombreuses au chômage, à la pauvreté, et la crainte généralisée. Elle nécessite une réorientation politique du mouvement ouvrier. Les traditions socialistes que le stalinisme a écrasées ­ la solidarité internationale et l'égalité socialiste ­ doivent renaître.

Les auteurs de l'article de Potsdam arrivent à des conclusions complètement différentes : « Nous implorons que l'État agisse clairement pour instaurer les droits humains pour les étrangers, même si la population s'y oppose », écrivent-ils. L'État doit donc défendre la « démocratie » contre le peuple ! Est-ce que ceci ne ressemble pas étrangement à la RDA ? En même temps, ils rejettent une lutte pour l'égalité socialiste : « La tentative de réussir une harmonisation générale enlève le dynamisme à notre société et nous ramène à l'impasse où la RDA a fini par se trouver ».


Voir aussi:
Les débats publics sur la violence d'extrême droite en Allemagne: Les politiciens et les médias demandent « un État fort »

Sources WSWS

 

Posté par Adriana Evngelizt

 

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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 14:53

 

 

La conférence de la Réserve Fédérale souligne l'instabilité financière

 

Par Nick Beams


1er septembre 2000

 

La conférence annuelle des hauts fonctionnaires de la Réserve Fédérale des États-Unis à Jackson Hole, Wyoming a fait ressortir la position financière de moins en moins stable de l'économie américaine et exprimé les inquiétudes de certains membres des cercles dirigeants sur les résultats politiques que pourrait avoir un déclin majeur de la croissance économique.

Dans sa présentation à la conférence, Alan Greenspan, le chef de la Réserve Fédérale, prévenait les dirigeants qu'une « antipathie profonde envers la concurrence et le libre-marché » pourrait survenir si la croissance économique s'affaiblit.

« Une défaillance observable de la performance économique par rapport aux normes établies dans les années précédentes risque de ranimer le sentiment contre les systèmes basés sur le marché, même chez certains dirigeants établis. A présent nous n'attendons pas de défaillance, et de telles opinions ne sont pas largement répandues. Mais elles résonnent dans certains arguments contre le système de commerce mondial qui ont fait surface à Washington, D.C. et à Seattle au courant de l'année dernière ».

Un des aspects les plus remarquables du discours de Greenspan est qu'il y décrivait ce que l'on pourrait appeler le secret ouvert du boom économique américain et de l'arrivée du capital étranger sur lequel ce boom dépend de plus en plus.

Selon Greenspan, une des principales raisons pour lesquelles il y a plus d'investissements en haute technologie aux USA qu'en Europe ou au Japon est que « légalement et traditionnellement, les employeurs américains ont beaucoup moins d'obstacles à laisser partir des employés ». C'est à dire que les firmes américaines reçoivent davantage de profits parce qu'ils peuvent opérer des limogeages en masse avec beaucoup plus de facilité que leurs rivaux dans d'autres pays.

Il continuait : « La différence est importante dans notre nouveau monde technologique, car beaucoup, sinon la plupart, des profits réalisés à l'aide des nouvelles technologies résultent de la réduction des dépenses, ce qui signifie finalement, pour la plupart, la réduction des dépenses sur les employés. Ainsi les mesures légales qui nuisent à la capacité de facilement réduire les dépenses réduisent aussi les profits que l'on anticipe des nouvelles technologies, réduisant ainsi leur attrait. Même si ces technologies sont disponibles à tous, l'intensité de leur application et la croissance résultante est ainsi la plus élevée aux USA et dans les pays avec moins d'obstacles à leur mise en marche ».

Comme résultat des profits plus élevés aux USA, remarquait Greenspan, « les européens ont de plus en plus apprécié les investissements aux USA et représentent une proportion de plus en plus élevée du total croissant de l'investissement étranger dans les biens aux USA ».

Ces conclusions entraînent des observations politiques décisives. Elles démontrent qu'un des facteurs essentiels soutenant la capacité des USA d'importer le capital étranger, qui permet de financer sa balance des paiements déficitaire et sa dette extérieure croissante ­ à présent à peu près $400 milliards ou 4% du PNB ­ est la suppression de toute lutte ouvrière pour la défense des emplois et des salaires.

Une étude rédigée par les économistes Maurice Obstfeld et Kenneth Rogoff examine la montée en flèche de la balance de paiements déficitaire des USA dans la période récente. Après être resté à un niveau de 1,7% du PNB de 1992 à 1998 (niveau déjà élevé par rapport à sa position historique), le déficit est monté à 3,7% du PNB en 1999 ; on s'attend à ce qu'il atteigne les 4,4% du PNB en 2001.

Si ce niveau n'est pas inouï parmi les grands pays capitalistes ­ l'Australie ayant eu un déficit d'environ 4,3% de 1991 à 1999 ­ le déficit de $316 milliards était néanmoins « le déséquilibre le plus important de l'histoire, en termes absolus ». Ceci amène la question de combien de temps le système économique global pourrait continuer à soutenir ce niveau d'endettement par son plus grand membre, et de ce que seraient les conséquences d'un renversement soudain de ces tendances.

Les auteurs soulignaient qu'à la fin de l'an 2000 l'endettement net des USA serait d'à peu près $1,900 milliards ou 20% du PNB, et que même si le taux de croissance annuel des USA de 5% par an se maintenait, avec une balance des paiements déficitaire de 4,4% du PNB il y aurait « dans l'avenir proche une montée rapide de la proportion de la dette extérieure au PNB ».

Obstfeld et Rogoff remarquent que si la proportion de dette à production de 20% semblait pouvoir se gérer, elle est néanmoins « très élevés du point de vue historique ».

« A la fin du 19ème siècle, quand les USA étaient un géant économique en formation, la proportion de dette à PNB n'a jamais dépassé les 26% (un point culminant en 1894). Si les processus actuels continuent, ce chiffre sera rapidement dépassé. On n'a qu'à se souvenir que juste avant la crise de l'endettement en Amérique latine en 1980, la dette extérieure de l'Argentine atteignait 22%, celle du Brésil les 19% et celle du Mexique les 30%, pour comprendre que la proportion de la dette au PNB des USA atteint un niveau très élevé ».

Le seul fait qu'on mentionne ensemble la position économique des USA et celle des pays surendettés de l'Amérique latine indique que, même si on continue à faire des éloges officiels sur les merveilles de « la nouvelle économie », il y a des signes d'instabilité croissante.

Obstfeld et Rogoff soulignent que si d'autres pays capitalistes avancés, tels le Canada, la Finlande, et la Suède, ont vu des proportions dette-PNB de 40 à 50 %, et même de 60% dans le cas de l'Australie, le système financier international ne pourrait pas soutenir un pareil niveau de la dette dans la plus grande économie nationale au monde.

« Le choc le plus évident serait un déclin soudain dans les taux de croissance aux USA relatifs au reste du monde, apportant peut-être aussi une chute des investissements. Un choc pourrait amener les étrangers à réduire les exportations de leurs épargnes aux USA et, en même temps, augmenter les exportations des épargnes des américains à l'étranger ­ les deux tendant à réduire la balance des paiements déficitaire ».

Dans leurs conclusion, les auteurs remarquaient qu'un « ajustement soudain de la balance des paiements déficitaire des USA pourrait causer une très grande dépréciation du dollar ». De pareilles dépréciations ont « causé de grands désordres » dans d'autres pays, et si l'économie américaine était sans doute plus résistante « le risque d'une forte et rapide dévaluation du dollar est néanmoins réel ».

De l'autre côté, si rien ne se passait et les taux d'épargne aux USA restaient à leurs niveaux bas actuels, « l'économie américaine pourrait finalement faire face au pire : une dette extérieure immense et des chances grandissantes d'une panique des investisseurs étrangers et la fin des emprunts des USA à l'étranger ».

L'étude, présentée par Paul Krugman, professeur d'économie à Princeton et journaliste pour le New York Times, n'est pas intéressante parce qu'elle avance de nouvelles idées, mais parce qu'elle exprime la confusion généralisée des économistes bourgeois professionnels face à l'instabilité grandissante du système capitaliste global.

Selon Krugman : « Toute personne qui a suivi les affaires financières internationales pendant quelques temps connaîtra ce sentiment ; appelons-le le déjà vu des idées conventionnelles. On écoute ou on lit quelque chose sur un débat dans lequel il y a certaines présuppositions communes, et soudain on a la tête qui tourne, parce que l'on se souvient des présuppositions d'il y a 5, 10, ou 15 ans ­ et ce n'étaient pas les mêmes ».

Si la crise en Asie a causé « un torrent de communications universitaires et gouvernementales, il n'y a aucun modèle universellement accepté de la crise », et les économistes se disputent sur la question de savoir si c'était « un tournant temporaire vers un mauvais équilibre » ou le résultat d'une « fragilité intrinsèque ».

« Ce manque d'unanimité sur la nature des crises économiques modernes complique la tâche de décrire les effets d'autres facteurs sur la vulnérabilité aux crises, car si nous ne pouvons pas nous mettre d'accord sur ce qui s'est passé, comment pouvons-nous dire qu'une augmentation du commerce ou telle autre mesure réduira les chances qu'une crise se reproduise ? »

Krugman offre la conclusion générale que « l'intégration grandissante de l'économie mondiale a augmenté les risques d'une crise financière. Essentiellement, les gains potentiels grandissants du commerce et de l'investissement étranger augmente les pertes causées par les contrôles nationaux, qui pourraient nuire aux échanges de produits et de services et décourager les entreprises multinationales. Mais l'abolition des contrôles nationaux augmente la possibilité que les pays développeront les vulnérabilités financières qui rendent possibles les crises ».

S'il n'écartait pas la possibilité que le risque d'une crise pourrait s'amenuiser et que finalement les choses se calmeraient, « l'intégration grandissante de l'économie mondiale signifie probablement de plus grands risques de crise dans les années à venir » et « le plus probable est que le chemin sera cahoteux pendant des années à venir ».

Ce que cet économiste bien payé appelle un « chemin cahoteux » signifie, pour la majorité des gens, y compris les américains, le chaos économique, les faillites, et la destruction des emplois et des conditions de vie dont la crise asiatique n'était qu'un avertissement.

Voir aussi:
Le déficit commercial record des USA : symptôme de graves problèmes économiques
 28août 2000

Sources WSWS

 

Posté par Adriana Evangelizt

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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 00:57

Où l'on apprend sur la presse russe que l'Ukraine, la Georgie et la Moldavie -après les propos tenus à Vilnius- peuvent s'attendre à des représailles si elles quittent la CEI. Comme quoi Cheney aurait mieux fait de s'abstenir.

 

 

Des politiques russes promettent des problèmes économiques à l'Ukraine et à la Géorgie

 

 

Kommersant

 

Ria Novosti - 6 mai 2006 - Kiev a suivi l'exemple de Tbilissi, annonçant que l'Ukraine étudie sérieusement l'utilité de sa participation à la CEI. En réponse aux initiatives désintégrationnistes des leaders des "révolutions colorées", certains politiques russes ont promis des problèmes économiques à l'Ukraine et à la Géorgie.

 

Le chef du comité de la Douma pour les affaires de la CEI, Vadim Goustov, prédit à l'Ukraine un chômage énorme, une révision des relations économiques et une nouvelle hausse des prix des ressources énergétiques. "L'économie ukrainienne est orientée vers la Russie qui est le principal marché des produits ukrainiens. En Europe, nul n'en a besoin. Où pourrait-elle les vendre, une fois sortie de la CEI? Voilà la question", a-t-il déclaré.

Les déclarations critiques qui se sont fait entendre à Vilnius à l'adresse de la Russie sont, à son avis, un retour à la "guerre froide" : "En fait c'est un grand jeu politique dont l'objectif est de créer un cordon sanitaire autour de la Russie et l'Ukraine s'est laissée entraîner dans ce jeu".

 

Le chef du comité des affaires internationales de la Douma, Konstantin Kossatchev, estime que Kiev et Tbilissi s'emploient à aggraver les relations avec la Russie pour accélérer leur intégration dans les structures ouest-européennes et transatlantiques. "Compter pouvoir faciliter ainsi leur intégration, c'est prendre ses désirs pour des réalités. Personne dans ces structures n'attend ni la Géorgie, ni l'Ukraine", affirme avec certitude M.Kossatchev.

Les commentaires des parlementaires russes ne sont qu'un avertissement oral. La Russie a déjà plus d'une fois montré comment elle traite des voisins peu conciliant. La "guerre du gaz" contre l'Ukraine et les "guerres commerciales" contre la Moldavie et la Géorgie ne sont que quelques-uns des outils de pression politique sur les contradicteurs. Si l'Ukraine décide de divorcer d'avec la CEI, Moscou peut annuler le régime de faveur accordé il y a deux ans aux Ukrainiens qui sont actuellement autorisés à séjourner en Russie pendant trois mois sans se faire enregistrer. Des mesures de ce genre peuvent créer à Kiev beaucoup plus d'ennuis que la "guerre du vin" à Tbilissi.

 

Sources :  RIA NOVOSTI

 

Posté par Adriana Evangelizt

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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 00:55

Nous tenons là une autre marionnette manipulée par les USA. Le fameux Iouchtchenko. Lui son ambition est d'accéder à l'Union Européenne. Il est taraudé en cela par l'équipe Bush. Ca nous fera un cheval de troie de plus au sein de l'Europe. Tous les pays qui se rajoutent à l'Union sont "démocratisés" par l'oncle Sam, on y installe des bases de l'Otan et l'Europe se trouve de plus en plus inféodée aux criminels de guerre qui dirigent notre monde. Insupportable.

 

 

Viktor Iouchtchenko a examiné avec Dick Cheney la situation politique en Ukraine après les législatives

 

KIEV, 31 mars 2006 - Olga Bernatskaia, RIA Novosti. Le président ukrainien Viktor Iouchtchenko a examiné jeudi par téléphone avec le vice-président des Etats-Unis Dick Cheney la situation politique qui s'est créée en Ukraine après les élections législatives.

 

Selon le service de presse de la présidence ukrainienne, au cours de l'entretien, Viktor Iouchtchenko a souligné que les élections du 26 mars témoignaient de la démocratisation de l'Ukraine. Il a fait remarquer que le pouvoir ukrainien avait créé toutes les conditions pour que les citoyens puissent exprimer librement leur volonté.

 

Viktor Iouchtchenko est certain que les résultats du vote confirment que la politique d'intégration de l'Ukraine à l'UE est irréversible.

 

Parlant du parlement ukrainien nouvellement élu, Viktor Iouchtchenko a souligné qu'en tant que chef de l'Etat il coopérerait aussi bien avec la majorité parlementaire de la Rada suprême qu'avec l'opposition.

 

Le président ukrainien et le vice-président américain ont également abordé les questions ayant trait à la coopération bilatérale entre les deux pays, en soulignant qu'elle se trouvait à un haut niveau.

 

Le chef de l'Etat ukrainien a remercié les Etats-Unis pour l'annulation de l'amendement Jackson-Vanik à l'égard de l'Ukraine et pour l'octroi à la république du statut de pays à économie de marché.

 

Sources : RIA NOVOSTI

 

Posté par Adriana Evangelizt

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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 00:54

Alors comme la chair à canon devient une denrée rare sur le territoire américain, et bien on recrute ailleurs. Et le terrain de chasse se trouve actuellement en Georgie. Un pays démocratisé par l'oncle Sam. Voyez un peu la tactique. On aide à apporter la fameuse démocratie étatsunienne, on installe des bases -histoire de marquer son empreinte- et après les soldats n'appartiennent plus à leur pays, ils sont à la solde de Bush, Cheney et consort...

 

 

 

Les États-Unis forment des soldats géorgiens pour les préparer à servir en Irak

 

 

11 décembre 2005

 

 

 

 

Une vingtaine de soldats tirent sur une foule en colère et un homme qui a lancé une grenade sur eux. Mais leurs fusils sont chargés à blanc : il s’agit d’un exercice organisé par l’armée américaine pour préparer les soldats géorgiens à servir en Irak.

«Ils ont tiré sur la foule. C’est mal parti », commente le lieutenant Roberto Ingham, tandis que d’autres instructeurs américains évaluent le bilan probable d’un tel comportement : deux des 538 soldats géorgiens formés pour servir dans la coalition, ainsi que de nombreux civils, auraient été tués.


Il s’agit de l’une des nombreuses mises en situation auxquelles sont soumis cette semaine les soldats géorgiens qui doivent se rendre en Irak l’an prochain.


Les États-Unis, toujours plus présents dans le Caucase, région stratégique et ancien pré carré de Moscou, ont considérablement renforcé leur coopération militaire avec la Géorgie et l’Azerbaïdjan au nom de la lutte contre le terrorisme.


« Les Géorgiens participent à la guerre contre le terrorisme. Ils y jouent un rôle réel », soutient l’ambassadeur des États-Unis à Tbilissi, John Tefft, présent sur l’ancienne base aérienne soviétique près de la capitale géorgienne où a lieu l’entraînement.


Cette formation a pour objectif de donner aux militaires géorgiens des outils pour leur permettre de travailler avec les forces de l’Alliance atlantique, une organisation à laquelle Tbilissi espère adhérer dans un avenir proche. « Nous essayons de leur faire oublier la logique militaire russe », explique un porte-parole de l’armée américaine, le sergent-chef Jonathan Moor.


Les instructeurs américains ont formé près de 3 000 militaires géorgiens, soit un soldat sur cinq, depuis le début du programme en 2002.


Situé entre la Russie et l’Iran, le Caucase est une région stratégique convoitée par les États-Unis qui souhaitent s’en servir comme base logistique pour des opérations de l’OTAN en Afghanistan et ailleurs, mais également en raison de la proximité des gigantesques réserves en hydrocarbures de la mer Caspienne.


Au total, les États-Unis ont dépensé plus de 250 millions de dollars en aide militaire à la Géorgie et à l’Azerbaïdjan voisin, où ils ont formé les gardes-côtes et construit des radars près des frontières avec l’Iran et la Russie.


L’un des grands enjeux régionaux est d’assurer la sécurité de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), un projet de quatre milliards de dollars appuyé par Washington et qui doit commencer sous peu à pomper le pétrole de la Caspienne vers les marchés occidentaux. « C’est très important pour les États-Unis et pour l’Europe, compte tenu de la quantité énorme de gaz et de pétrole que peut transporter » le BTC, affirme M. Tefft.


La Géorgie qui, comme l’Azerbaïdjan, est aux prises avec des conflits séparatistes non résolus, a volontiers participé aux côtés des Américains à des missions en Afghanistan et en Irak afin que ses troupes acquièrent de l’expérience, estiment des observateurs. « Grâce aux Américains, nos gars s’habituent aux conflits modernes, au terrorisme et à la guérilla », affirme Alex Rondeli, directeur de la Fondation géorgienne d’études stratégiques et internationales. Les États-Unis ont pris soin de souligner cependant qu’ils ne soutenaient qu’un règlement pacifique des conflits entre Tbilissi et les autorités séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud.

 

Sources : LORIENT LE JOUR

 

Posté par Adriana Evangelizt

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